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Channel: "LE GABON ENERVANT" OR "ANNOYING GABON"
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FOR THE STATE PROPAGANDA GABON, THE USA WOULD LIKE TO MAKE LIBREVILLE THEIR PLATFORM FOR BUSINESS IN THE REGION. POUR LA PROPAGANDE D’ÉTAT AU GABON, LES USA VOUDRAIENT FAIRE DE LIBREVILLE LEUR PLATEFORME DE BUSINESS DANS LA RÉGION

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Dante Paradiso (photo: Libreville.USembassy.gov)



English version

This past week, the Chargé d'Affaires of the U.S. Embassy in Gabon, Dante Paradiso, during a press conference in Libreville, announced the imminent arrival in Gabon of elements of his country’s Navy to work on securing the coast of Gabon. But echoing this information, the Gabonese regime’s press interpreted the diplomatic response of the American Chargé d'Affairs, who, speaking of business between the USA and Gabon, made it clear to his audience that Gabon’s market was too small and that the only solution would be to make Gabon a port of entry into the common Market of the CEMAC.

It did not take much more for the press under the influence of the regime to proclaim ostentatiously that the U.S. "dreamed of making Libreville the Gateway of its business in Central Africa." We decided to write this post to set the record straight for our readers, because our motto is to never give respite to imposture. The first thing we should do is put the announcement of securing the coast of Gabon by the U.S. Navy in its economic and geopolitical context.

Why are the U.S. coming now to protect the African coast in general and that of Gabon in this case? The answer is simple dear readers: it is to protect “the petroleum route." It has nothing to do with Ali Bongo, his stupid emergence, or the cooperative relations between U.S. and Gabon; it is to protect the world’s most strategic commodity, petroleum. Since the September 11 events, the U.S. decided to become less dependent on Arab countries for its petroleum supply and to diversify its sources of imports. For this they have turned toward West and Central Africa. This is a militarily sensitive area and its security in general is poor, according to the assessment of the U.S. petroleum industry. There must therefore be a securization of the whereabouts of U.S. petroleum; that is why the U.S. Navy is preparing to throw her anchors in the deep waters of the Gulf of Guinea.

To this end, the U.S. Congress has already passed a resolution declaring the Gulf of Guinea that borders Cameroon, Congo-Brazzaville, Gabon, Equatorial Guinea and Nigeria, a region of "vital strategic interest." Although the Gabonese authorities tell local people that the U.S. Navy is coming to protect the Gabonese coast, in reality it is the coast of the Gulf of Guinea that is under protection. The petroleum reserves of the region are calculated at not less than 80 billion barrels; a barrel sold for $ 100, which gives a total of 8000 billion dollars, or the figure absolutely stunning and staggering of 4 million billion CFA francs. Dear readers, here is the amount that is still asleep in the Gulf of Guinea and you will never see its color, so long as people like Ali Bongo continue to be in power. Ask yourself the question: why is the Gulf of Guinea so poor, yet so rich?

Also, dear readers, the same language of securing coastlines is being held simultaneously by the USA, to the Nigerian, Cameroonian, Congolese and Equatoguinean authorities; Nothing really specific to Gabon. The U.S. is protecting its energy interests. Now, for those who will tell you that the U.S. intends to make Libreville their focal point in the sub-region, in economic terms; we have inquired formally by consulting all legislative and press materials available, and nothing could be observed to corroborate this assertion. In the State press in Gabon, it was written that the construction of a larger new U.S. Embassy in Libreville was the signal of that ambition; an argument that one can only laugh at, as the U.S. had in 2007 in Yaoundé, Cameroon, opened its largest embassy in central Africa. State propaganda must stop with its silly extrapolations; the U.S. is in the Gulf of Guinea for petroleum and not for your silly emergence; everyone knows that even if diplomats cannot tell you that as dryly as we are telling it to you here!


Version française

La semaine écoulée, le Chargé d'Affaires de l'Ambassade des USA au Gabon, Dante Paradiso, a au cours d’une conférence de presse tenue à Libreville, annoncé l'arrivée prochaine au Gabon, d’éléments de la marine de son pays pour travailler à la sécurisation des côtes gabonaises. Mais en se faisant l’écho de cette information, la presse de pouvoir au Gabon a interprété la réponse diplomatique du Chargé d’Affaires Américain, qui, parlant de business entre les USA et le Gabon, a clairement signifié à son auditoire que le marché gabonais était trop petit et que la seule solution pourrait être de faire du Gabon un port d’entrée dans le marché commun de la CEMAC.

Il n’en fallait pas plus pour que la presse sous influence du pouvoir titre de manière ostentatoire que les USA «rêvaient de faire de Libreville la porte d’entrée de ses business en Afrique centrale». Nous avons décidé d’écrire ce billet pour rétablir les faits pour nos lecteurs, car notre devise est de ne jamais laisser de répit à l’imposture. La première chose qu’il faille faire est de remettre l’annonce de la sécurisation des côtes gabonaises par la marine américaine dans son contexte économique et géopolitique.

Pourquoi les USA viennent aujourd’hui protéger les côtes africaines en général et gabonaises dans ce cas précis? La réponse est toute simple chers lecteurs: c’est pour protéger «la route du pétrole». Cela n’a rien à voir avec Ali Bongo, son émergence bidon, ou les relations de coopération entre les USA et le Gabon; il s’agit de protéger la matière première la plus stratégique du monde, le pétrole. Depuis les évènements dits du 11 Septembre, les USA ont décidé de devenir moins tributaires des pays arabes pour leur approvisionnement en pétrole et de diversifier les sources de leurs importations en or noir. C’est du côté de l’Afrique de l’ouest et du centre qu’ils se sont tournés. C’est une région militairement fragile et dont la sécurité en général laisse à désirer, d’après l’appréciation des milieux pétroliers américains. Il faut donc sécuriser les allées et venues des pétroliers américains; voilà pourquoi la marine américaine s’apprête à jeter ses ancres dans les profondeurs des eaux du Golfe de Guinée.

A cet effet, le Congrès américain a déjà voté une résolution faisant du golfe de Guinée qui borde le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Gabon, la Guinée-Équatoriale et le Nigeria, une région dite «d’intérêt stratégique vital». Même si les autorités gabonaises disent aux populations locales que la marine américaine vient protéger les côtes gabonaises, en réalité ce sont les côtes du Golfe de Guinée qui sont placées sous protection. Les réserves en pétrole de cette région sont calculées à pas moins de 80 milliards de barils; pour un baril vendu à 100 dollars, cela donne un total de 8000 milliards de dollars, soit le chiffre absolument étourdissant et vertigineux de 4 millions de milliards de francs CFA. Chers lecteurs, voici le montant qui est encore en sommeil dans le Golfe de Guinée et dont vous ne verrez jamais la couleur, tant que des gens comme Ali Bongo seront au pouvoir. Posez-vous la question de savoir pourquoi le Golfe de Guinée est si pauvre, tout en étant si riche?

Par ailleurs, chers lecteurs, le même discours de sécurisation des côtes maritimes est tenu simultanément par les USA, aux autorités nigérianes, camerounaises, équatoguinéenes et congolaises; Rien de bien spécifique au Gabon. Les USA protègent leurs intérêts énergétiques. Maintenant, ceux qui vous diront que les USA entendent faire de Libreville leur point focal dans la sous-région en termes économiques, nous nous sommes renseignés de manière officielle en consultant tous les documents de presse et législatifs possibles, et rien n’a pu être observé pour corroborer à cette assertion. Dans la presse d’Etat au Gabon, il a été écrit que la construction d’une nouvelle grande ambassade des USA à Libreville était le signal de cette ambition; un argument qui prête au sourire car les USA avaient en 2007 à Yaoundé au Cameroun, inauguré leur plus grande ambassade d’Afrique centrale. Il faut que la propagande d’Etat arrête avec ses extrapolations idiotes; les USA sont dans le Golfe de Guinée pour le pétrole et non pour votre émergence bidon; ça tout le monde le sait même si les diplomates ne peuvent vous le dire aussi sèchement que nous vous le disons ici!

WHO SHOULD FINANCE THE CONSTRUCTION OF MAUSOLEUMS IN A COUNTRY? QUI DOIT FINANCER LA CONSTRUCTION DE MAUSOLÉES DANS UN PAYS?

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The Léon Mba mausoleum
Le mausolée Léon Mba
(Photo: Etat Gabonais)



English version


What is a mausoleum? The encyclopaedia tells us that the word mausoleum comes from ancient history, specifically the ancient city of Halicarnassus (located in what is now Turkey), where Queen Artemisia built a magnificent tomb for her husband, King Mausolus (hence the word mausoleum). This monument was so grand and aesthetic that it was designated as one of the Seven Wonders of the World. Today, we call mausoleum, a large tomb, a monument which usually houses the remains of public men, which become places where people, love ones, curious, tourists, politicians etc., can come to reflect. Some mausoleums have become important pilgrimage destinations.


From a purely scientific point of view, the oldest and grandest “mausoleums” are certainly the pyramids of Egypt, which were funerary monuments dedicated to the Pharaohs. But in modern times, in some countries mausoleums have been erected in honor of the memory of dead heads of state. We write about this topic in this post because as also mentioned the very good online publication Gabonreview, the Omar Bongo Ondimba Foundation has launched an all-out appeal for financial contributions in order to build to Omar Bongo a mausoleum which that foundation believes him to be deserving of. This blog would not judge the merit of Omar Bongo having or not a mausoleum built on his behalf; there is not a problem for us. We just want to look at who should fund such a project: the taxpayer already paying taxes; public and private companies, or persons of goodwill? To answer this question, we focused on how mausoleums to politicians are built in other countries?


Looking first at Gabon, there is a shrine to the first President of Gabon already in existence, the Leon Mba mausoleum. This mausoleum in its original version was entirely financed by the Gabonese State and in its most recent modern version once again funding was granted by the Presidency of the Republic, again, by the Gabonese State. We can therefore conclude that from beginning to end, it is the taxpayer who has always supported Gabonese work on the Leon Mba mausoleum. In Ankara, Turkey, the mausoleum of the father of modern Turkey, Atatürk, was entirely financed by the Turkish state. In France, the Dome des Invalides in Paris, which houses the tomb of Napoleon, is a key heritage monument of the French State and the financing of the work of the mausoleum dedicated to Napoleon was fully funded by the French State. It is also common knowledge that Charles de Gaulle refused until his death that a mausoleum be built for him. He preferred the simplicity of a simple grave in Colombey-Les-Deux-Eglises. But the French government wanted to erect a memorial annex to the grave. This fully funded by the French State building was inaugurated in 2008 by Nicholas Sarkozy and Angela Merkel. In Luanda, the mausoleum of former president Agostinho Neto was built in 1981 by the Angolan State and repairs were initiated in 2006 and again funded by the Angolan State. The examples are many and we could not mention them all.


As you can see , dear readers , the trend would want that mausoleums to heads of States be funded by the funds of the States they managed, which makes collective this exercise of public recognition because it is all the people, through their taxes, who finance these monuments. But Gabon is a country unlike any other, and in addition to the State grant that has already reached one billion CFA francs, the Omar Bongo Foundation through the voice of Omar Bongo’s eldest daughter, Pascaline Bongo, President of that Foundation, seeks from the Gabonese people, financial contributions for the construction of a mausoleum dedicated to Omar Bongo. In its analysis, Gabonreview raises relevant questions about the need for such financial contributions, especially near the presidential election of 2016. We agree with this publication that since this foundation does not lack resources; it has never hesitated to finance (although we all know that the money comes from State coffers) all kinds of activities, the foundation could directly finance the construction of a mausoleum to Omar Bongo; or leave that burden to the State. Therefore, this call for contributions seem to be a political trap, a way to conduct a census of those who remain faithful to the memory of Omar Bongo; a way of forcing some to return to pay allegiance to the family, so to Ali Bongo in fact, by contributing heavily to the mausoleum.


For this blog, the people of Gabon answer to this foundation should be: the Gabonese government already uses our taxes to fund the construction of the mausoleum; any other financial contribution cannot be asked of a people already reeling under poverty that is more difficult each day.



Version française


Qu’est-ce qu’un mausolée? Le dictionnaire encyclopédique nous apprend que le terme mausolée provient de l’histoire ancienne, plus précisément de l’ancienne ville d’Halicarnasse (située dans ce qui est aujourd’hui la Turquie), où la reine Artémise II fit bâtir un tombeau grandiose pour son époux, le roi Mausole (d’où le nom mausolée). Ce monument était si grandiose et esthétique, qu’on le désigna comme l’une des Sept Merveilles du monde. Aujourd’hui, on appelle mausolée, une grande tombe, un monument funéraire qui abrite généralement les restes d’hommes publics, qui deviennent des lieux où des gens proches, curieux, touristes, politiciens etc., peuvent venir se recueillir. Certains mausolées sont devenus des destinations d’importants pèlerinages.


Du point de vue purement scientifique, les plus anciens et grandioses «mausolées» sont certainement les pyramides d’Egypte qui étaient des monuments funéraires dédiés aux Pharaons. Mais dans les temps modernes, dans certains pays on a érigé à des défunts chefs d’Etats des mausolées en honneur à leur mémoire. Nous écrivons sur ce sujet en ce billet parce que, comme le mentionne aussi le très excellent organe de presse en ligne, Gabonreview, la Fondation Omar Bongo Ondimba vient de lancer un appel tous azimuts pour des contributions financières, en vue de construire à Omar Bongo ce mausolée dont cette fondation estime que le disparu soit méritant. Ce blog ne voudrait pas juger du mérite d’Omar Bongo à avoir ou non un mausolée en son nom; là n’est pas le problème pour nous. Nous voulons simplement examiner qui devrait financer un tel ouvrage: le contribuable qui paie déjà les impôts; les entreprises publiques et privées, ou les personnes lambda de bonnes volontés? Pour répondre à cette question, nous nous sommes penchés sur comment se construisent les mausolées aux hommes politiques dans les autres pays?


En regardant d’abord au Gabon, on constate qu’un mausolée au premier Président du Gabon existe déjà, le mausolée Léon Mba. Ce mausolée dans sa version initiale, fut entièrement financé par l’Etat Gabonais et dans sa version moderne plus récente, le financement fut octroyé par la Présidence de la République, encore une fois, par l’Etat Gabonais. On peut donc conclure que de bout en bout, c’est le contribuable Gabonais qui a toujours supporté les travaux relatifs au mausolée Léon Mba. A Ankara en Turquie, le mausolée du père de la Turquie moderne, Atatürk, a été entièrement financé par l’état Turque. En France, le Dôme des Invalides à Paris, qui abrite le tombeau de Napoléon Ier est un monument incontournable du patrimoine de l’Etat français et le financement des travaux du mausolée dédié à Napoléon furent entièrement financés par l’Etat français. Il est par ailleurs de notoriété publique que Charles de Gaulle a refusé qu’à sa mort un mausolée lui soit construit. Il préférait la sobriété d’une simple tombe à Colombey-Les-Deux-Eglises. Mais l’Etat français a tenu à y ériger un mémorial annexe à la tombe. Ce bâtiment financé entièrement par l’Etat français fut inauguré en 2008 par Nicholas Sarkozy et Angela Merkel. A Luanda, le mausolée de l’ancien président Agostinho Neto fut construit en 1981 par l’Etat Angolais et des travaux de réfection furent initiés en 2006 et encore une fois financés par l’Etat Angolais. Les exemples sont nombreux et on ne pourrait tous les citer.


Comme vous le voyez, chers lecteurs, la tendance voudrait que les mausolées aux chefs d’Etat soient financés par les caisses des Etats qu’ils ont dirigés, ce qui rend collectif cet exercice de reconnaissance publique car c’est tout le peuple, grâce à ses taxes et impôts, qui finance ces monuments. Mais le Gabon n’est pas un pays comme les autres et en plus de la dotation de l’Etat qui s’élève déjà à un milliards de francs CFA, la Fondation Omar Bongo par la voix de la fille ainée d’Omar Bongo, Pascaline Bongo, Présidente de cette fondation, sollicite auprès des gabonais, des contributions financières pour la construction d’un mausolée dédié à Omar Bongo. Dans son analyse, Gabonreview se pose de pertinentes questions quant à la nécessité de ces contributions financières, surtout à l’orée de l’élection présidentielle de 2016. Nous sommes d’avis avec cette publication qu’étant donné que cette fondation ne manque pas de moyens; qu’elle n’a jamais hésité à financer (même si nous savons tous que l’argent sort des caisses de l’Etat) toutes sortes d’activités, cette fondation pourrait financer directement la construction d’un mausolée à Omar Bongo; ou en laisser la charge à l’Etat. Par conséquent, cet appel à des contributions semblerait être un attrape nigaud politique, une manière de procéder à un recensement de ceux qui restent fidèles à la mémoire d’Omar Bongo; une manière de forcer certains à revenir faire allégeance à la famille, donc à Ali Bongo forcement, en contribuant de fortes sommes pour ce mausolée.


Pour ce blog, la réponse du peuple Gabonais à cette fondation devrait être la suivante: l’Etat Gabonais utilise déjà nos impôts pour financer la construction de ce mausolée; aucune autre contribution financière ne saurait être demandée à un peuple qui croule déjà sous une pauvreté chaque jour plus pénible.

THE NEW FRENCH MILITARY POSTURE IN AFRICA SEEMS TO DESIGNATE ABIDJAN AS ITS NEW COMMAND CENTER. LA NOUVELLE POSTURE MILITAIRE FRANÇAISE EN AFRIQUE SEMBLE DÉSIGNER ABIDJAN COMME SON NOUVEAU CENTRE DE COMMANDE

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The French base in Libreville
La base française de Libreville
(Photo: Images d'Armee)


English version


In early 2014, the French Defense Minister, Jean-Yves Le Drian, made public some details of the new military posture of France in Africa. According to François Hollande’s Minister, who has also been retained in his position under Manuel Valls, the reasons why Africa is of prime importance for France, are very simple: "The 21st century Africa has both a huge potential for economic growth and human development and the challenges of defense and security are of the first order.” You may have noticed dear readers, that unlike Sarkozy’s team which claimed demagogically that France did not need Africa, while vigorously pressing the parallel influence channels of françafrique networks, team François Hollande has at least the merit of candor on this point. France greatly needs Africa and it is not going there only for humanitarian reasons.


After the Malian episode, Jean-Yves Le Drian said: "Africa is (...) at the beginning of profound social, economic, demographic, political and environmental changes. These developments are promising opportunities and also a source of new threats which are mostly transnational. Some - trafficking, jihadist terrorism - are the consequence of the necessary and desired insertion of Africa in the globalization circuits (...) it is these vulnerabilities that are, in our view, a major risk. " They must therefore protect French interests there and for that, Jean-Yves Le Drian said: " We cannot allow that takes root again, in Mali or in any other State in the region, a threat comparable to that which motivated our response in January 2013.” He also said that these security challenges require better cooperation between African States on the one hand, and between these States and France on the other.


Although the French Minister has not given all the details of the reorganization of the French military presence in Africa, he has already reported the broad lines. He has already announced that by the summer of 2014, the number of soldiers on the platform of N'Djamena would be of 1000 men. This force will aim to anticipate and deter threats to that region (Chad and Central African Republic). Two countries were selected for the Advanced Operating Bases (AOB): Djibouti to cover the Horn of Africa, the Maghreb and the Middle East; and Côte d'Ivoire to cover West and Central Africa. It is important to note that Libreville which was until now an Advanced Operational Base of France in Africa, will become only a modest Cooperation Operational pole, like the one established in Dakar since August 2011, which saw the reduction of French military personnel present in Dakar from 1000 to 350 men . We may therefore anticipate a reduction of the same order for French Forces in Gabon. The majority of soldiers currently present in Gabon will be redeployed in Côte d'Ivoire, where a force of over 1,000 men is being established, to meet the urgent need in case of security degradation in the region. Moreover, the forces in Djibouti and Côte d’Ivoire will be responsible for ensuring maritime security in the Gulf of Aden and the Gulf of Guinea, respectively.


Dear readers, for those who have not yet understood, the main forces of the French army will pack up this year and withdraw from the Camp de Gaulle of Libreville and redeploy to Abidjan. What would remain in Gabon would be a symbolic force of no more than 350 men as in Senegal, or even 150 men as some sources say, because Gabon would have become less strategically important to France than Senegal. The departure of Gabon should concern us because remember, dear readers, as soon as Ali Bongo came to power, Nicholas Sarkozy visited Gabon to sign military agreements that reinforced Gabon as the primary French military base in West and Central Africa. François Hollande and his team decided to tear those agreements and withdraw; why? It is important for us to be able to interpret the signals that are sent to us two years before the presidential election. This withdrawal also explains why Ali Bongo, prudent, has entrusted his security to a private company controlled by Michel Tomi and his friends from the Corsican underworld.



Version française


En début de l’année 2014, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, rendait publique certains détails de la nouvelle posture militaire de la France en Afrique. Selon le Ministre de François Hollande, qui a d’ailleurs conservé son poste sous Manuel Valls, les raisons pour lesquelles l’Afrique revêt une importance première pour la France, sont très simples: «l’Afrique du 21e siècle présente à la fois un potentiel immense de croissance économique et de développement humain et des défis de défense et de sécurité qui sont de premier ordre». Vous aurez remarqué chers lecteurs, que contrairement à l’équipe Sarkozy qui prétendait démagogiquement que la France n’avait pas besoin de l’Afrique, tout en actionnant vigoureusement les réseaux d’influences parallèles de la françafrique, l’équipe de François Hollande a au moins le mérite de la franchise sur ce point. La France a grandement besoin de l’Afrique et elle n’y est pas installée seulement pour des raisons humanitaires.


Après l’épisode malien, Jean-Yves Le Drian a dit: « le continent africain est (…) à l’aube de profondes mutations, d’ordre social, économique, démographique, politique et environnemental. Ces évolutions sont porteuses d’opportunités, et aussi source de nouvelles menaces, qui sont pour la plupart transnationales. Certaines – les trafics, le terrorisme djihadiste – constituent le revers de l’insertion nécessaire et souhaitée de l’Afrique dans les circuits de la mondialisation (…) Ce sont ces vulnérabilités qui constituent, à nos yeux, un risque majeur». Il faut donc protéger les intérêts français sur place et pour cela, Jean-Yves Le Drian a affirmé: « Nous ne pouvons pas permettre que se réimplante, au Mali ni dans aucun autre Etat de la région, une menace comparable à celle qui a motivé notre intervention en janvier 2013». Il dira aussi que ces défis sécuritaires passent par une meilleure coopération entre les Etats africains d’une part et entre ces Etats et la France d’autre part.


Même si le ministre français n’a pas encore donné tous les détails de la réorganisation de la présence militaire française en Afrique, il a déjà fait état de ses grandes lignes. Il a déjà annoncé que dès l’été 2014, les effectifs sur la plateforme de N’Djamena seront de 1000 hommes. Cette force aura pour objectif d’anticiper et de dissuader les menaces qui pèsent sur cette région (Tchad et Centrafrique). Deux pays ont été retenus pour les Bases Opérationnelles Avancées (BOA): Djibouti pour couvrir la Corne de l’Afrique, le Maghreb et le moyen Orient; et la Côte d’Ivoire, pour couvrir l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Il est important de signaler à ce propos, que Libreville qui était jusqu'à maintenant une des Bases Opérationnelles Avancées de la France en Afrique, ne sera plus qu’un modeste Pôle Opérationnel de Coopération, au même titre que celui établi à Dakar, depuis août 2011, qui avait vu la réduction des effectifs militaires français présents à Dakar de 1000 à 350 hommes. On peut donc prévoir une réduction du même ordre des forces françaises présentes au Gabon. La majorité des soldats actuellement présents au Gabon sera redéployée en Côte d’Ivoire où est prévue une force de plus de 1000 hommes pour répondre à l’urgence d’une dégradation sécuritaire dans la région. Par ailleurs, les forces de Djibouti et de Côte d’Ivoire auront pour mission d’assurer la sécurité maritime dans le Golfe d’Aden et dans le Golfe de Guinée respectivement.


Chers lecteurs, pour ceux qui n’ont pas encore compris, le gros des forces de l’armée française va en cette année plier bagage et se retirer du camp de Gaulle de Libreville et se redéployer à Abidjan. Il ne resterait plus au Gabon qu’une force symbolique tout au plus de 350 hommes comme au Sénégal, ou même de 150 hommes comme certaines sources l’estiment, car le Gabon serait devenu moins stratégiquement important pour la France que le Sénégal. Ce départ du Gabon devrait nous interpeller car souvenez-vous, chers lecteurs, que sitôt Ali Bongo au pouvoir, Nicholas Sarkozy vint au Gabon signer des accords militaires qui renforçaient le Gabon comme la première base militaire française en Afrique de l’Ouest et du Centre. François Hollande et son équipe ont décidé de déchirer ces accords et de se retirer; pourquoi? A nous de savoir interpréter les signaux qui nous sont faits, à deux ans de l’élection présidentielle. Ce retrait explique aussi pourquoi Ali Bongo, prudent, vient de confier sa garde rapprochée à une société de sécurité privée contrôlée par Michel Tomi et ses amis de la pègre Corse.

THE BOTTOM LINE OF ALI BONGO’S VISIT TO THE ÉLYSÉE. LES DESSOUS DE LA VISITE D’ALI BONGO À L’ÉLYSÉE

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A. Bongo and F. Hollande (photo: AFP)



English version


"What Ali Bongo came to do in Paris". It is with this title that the French periodical "La Lettre du Continent" presents an article outlining the Parisian visit of the Gabonese President. We have read that publication for you and we will interpret the contents in a condensed manner below.


For that periodical, the presence of Ali Bongo in Paris between the 8 and 9 of April 2014, for a “working” visit as opposed to an "official visit” as journalists from the public media in Gabon are saying (they do not obey yet the notion that words have meaning in diplomacy), has as first level of objectives, to relieve the tension he himself created with the petroleum group Total on the one hand, and reactivate the relationship between Gabon and the bosses of MEDEF on the other.


What is MEDEF ? It is the Mouvement des Entreprises de France , whose role is to conduct lobbying on behalf of French businesses, to French, European or global policy makers. It must be said that the presence of French companies in Gabon, as in all the françafricain square, is very robust. Indeed, in an article published in 2010 in “The Diplomat Letter", a specialized publication, Jean -Pierre Colnard, the Head of the Economic Section of the Embassy of France in Libreville, wrote that petroleum, timber and manganese accounted for 97 % of Gabon's exports, and these areas were dominated by French companies. With Total controlling the bulk of petroleum, including the refining which is done by Sogara a subsidiary of Total Refining; Comilog, a subsidiary of Eramet which controls Manganese; and finally Rougier and Thebault Transbois which have the lion's share of the timber sector, MEDEF does not have to worry too much about the place of France in the Gabonese economy. In this context, why does Ali Bongo need to come before the MEDEF? It seems that the need for this meeting was to reassure the French bosses so they would continue to support him as the person of "confidence" to safeguard the interests of France in Gabon. Ali Bongo needs the support of MEDEF for 2016.


In the specific case of Total to which Ali Bongo sent a request for tax payment of several hundred billion CFA francs, La Lettre du Continent says that Ali Bongo went to Paris to meet Christophe de Margerie, the CEO of Total, looking for an arrangement with the French petroleum company. Following this meeting and also the one Ali Bongo had with Francois Hollande at the Elysee Palace, La Lettre du Continent says that Ali Bongo has reviewed his position and promised to find a solution to the dispute with French petroleum company. Unfortunately the terms of this "arrangement" were not disclosed. It should be noted that on the Gabonese side, the following people attended the meeting with François Hollande: the Director of Cabinet Maixent Accrombessi; the Minister of Foreign Affairs Emmanuel Issoze Ngondet, the Ambassador of Gabon in France, Germain Ngoyo Moussavou and the Diplomatic Advisor Jean-Yves Teale.



Version française


« Ce qu'Ali Bongo est venu faire à Paris ». C’est sous ce titre que le périodique Français « La Lettre du Continent » présente un article des grandes lignes de la visite parisienne du Gabonais. Nous avons lu pour vous ce périodique et nous vous en interprétons le contenu de manière condensée ci-dessous.


Pour ce périodique, la présence d’Ali Bongo à Paris entre le 8 et le 9 avril 2014, pour une visite dite « de travail » contrairement à « visite officielle » comme le disent les journalistes de la presse publique au Gabon (ils n’obéissent toujours pas à la notion que les mots aient un sens en diplomatie), a pour objectif premier de niveler les tensions qu’il a lui-même créé avec le groupe pétrolier Total d’une part, et de réactiver les rapports entre le Gabon et les patrons du Medef.


Qu’est-ce que le Medef? C’est le Mouvement des entreprises de France dont le rôle est de mener des actions de lobbying au profit des entreprises françaises, auprès des décideurs politiques Français, Européens ou mondiaux. Il faut dire que la présence des entreprises françaises au Gabon, comme dans tout le pré-carre françafricain, est très robuste. En effet, dans un article publié en 2010 dans « La Lettre Diplomate », une publication spécialisée, Monsieur Jean-Pierre Colnard, le Chef du Service Economique de l’Ambassade de France à Libreville, écrivait que le pétrole, le bois et le manganèse représentaient 97% des exportations gabonaises, et que ces secteurs étaient dominés par les entreprises françaises. Avec Total qui contrôle le gros du pétrole, y compris le raffinage qui est fait par Sogara qui est une filiale de Total raffinage; Comilog la filiale d’Eramet qui contrôle le Manganèse; et enfin les sociétés Rougier et Thébault Transbois qui se taillent la part du lion dans le bois, le Medef n’a pas à trop s’inquiéter de la place de la France dans l’économie gabonaise. Dans ce contexte, pourquoi Ali Bongo a-t-il besoin de se présenter devant le Medef? Il semble que le besoin de cette rencontre soit de rassurer le patronat Français de continuer à le soutenir comme la personne de « confiance » pour veiller aux intérêts de la France au Gabon. Ali Bongo a besoin du soutien du Medef pour 2016.


Pour le cas spécifique de Total a qui Ali Bongo a fait parvenir une demande de redressement fiscal de plusieurs centaines de milliards de francs CFA, La lettre du Continent affirme qu’Ali Bongo est allé à Paris rencontrer Christophe de Margerie, le PDG de Total, à la recherche d’un arrangement avec la compagnie pétrolière française. Suite à cet entretien et aussi à celui qu’Ali Bongo a eu avec François Hollande a l’Elysée, La Lettre du Continent affirme qu’Ali Bongo a revu sa position et promis de trouver une issue au différend l’opposant au pétrolier français. Malheureusement les termes de cet "arrangement" n’ont pas été révélés. Il est à signaler que côté gabonais, les personnes suivantes assistaient à la rencontre avec François Hollande: le Directeur de Cabinet Maixent Accrombessi; le Ministre des Affaires Etrangères Emmanuel Issoze Ngondet, l'Ambassadeur du Gabon en France, Germain Ngoyo Moussavou, et le Conseiller Diplomatique, Jean-Yves Teale.

FAREWELL GREGORY, SEE YOU AGAIN GREGORY! ADIEU GRÉGORY, À LA PROCHAINE GRÉGORY!

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Gregory Ngbwa Mintsa (photo:Transparency International)




English version


I have just learned of the passing of Gregory Ngbwa Mintsa! I suddenly feel orphaned because one of the brightest stars in the Gabonese, the African and why not the universal firmament, has just died. I feel orphan because I am one of those who owe a debt of gratitude to Gregory Ngbwa Mintsa; having been influenced by his activism, his courage, his simplicity, his disdain for artificial honors with no tomorrows, his contempt for the mediocre and the unjust, his devotion to freedom and independence; and especially his love for Gabon and Africa. Gregory Ngbwa Mintsa’s commitment played a transformative role in my sensitivity to want to act for the advancement of our society, of our country. I come with this text trying to honor this great Gabonese citizen to whom we owe so much; because he has led us, showed us the way, sacrificed so that Gabon could have a different fate than the one currently on display. I come here to say goodbye to Gregory; I am here to say: see you next time Gregory!


The man , Gregory Ngbwa Mintsa is now an eternal parchment, a rich model of the product Gabon has to offer. The greatness of the man is manifested by the generalized feeling of great emptiness that his death leaves us with, and the feeling that time seems to have stopped. Grégory Ngbwa Mintsa’s departure appears to put us in another dimension and plunge us into a deep meditation. Grégory Ngbwa Mintsa leaves a trajectory of activism which remains the embodiment of justice and a symbol of independence. To measure the magnitude of this man, one must look at the scope of his commitment from the early hours of the National Conference in 1990, to his writing for the newspapers La Clé and Le Bucheron, to his role as gray eminence beside Paul Mba Abessole and Pierre André Kombila, to his pioneering position of having been the only Gabonese plaintiff in the suit about the ill-gotten gains, to his many implications in the free civil society of Gabon, to his Integrity Awards by Transparency International; without forgetting to mention the numerous publications he leaves to posterity. The picture is that of a man of substance!


To those who ask: what did Grégory Ngbwa Mintsa do for me or for Gabon? They must refer to what is written above, or they can simply know that Gregory Ngbwa Mintsa fought and taught us not to kneel in helplessness, but to hold high the banner of nationalism, of political, social and financial autonomy and to be aligned in a logic placing the Gabonese citizen at the center of all national activities. Grégory Ngbwa Mintsa only used one weapon: the truth, in a Gabon still ruminating under the dictatorship; to which is added the following concomitant effects: the observed decomposition of the country, the plummeting values of the Gabonese people, the subjugation and destruction of the Gabonese people in their own country, the monopolization of Gabon’s natural resources by foreign interests, the ruin of the Gabonese agriculture, the sabotage of the Gabonese youth’s education, the humiliation of the Gabonese people in their own country... Grégory Ngbwa Mintsa was revolted by the fact that everything in Gabon is dirty, rotten, and smelly! He refused to accept that Gabon dives to the bottom of the pond of vice, lies, falsehood, horror, crime, delinquency, crime, immorality, perversity, in summary of forfeiture.


If the Gabonese people have often sailed into the unknown, drawing the vapors of lies, drinking from hypocrisy, contemplating silently and submissively the ugly face of our aggressors and torturers; through the work of people like Gregory Ngbwa Mintsa, we are now better prepared to fight against injustice and advocate for our dignity. Indeed, thanks to Grégory Ngbwa Mintsa, many who were broken yesterday, have now recovered, those who were lost yesterday have now found themselves.


Of life after death, I do not know anything empirically. The after life is a mystery, death itself is a mystery. It remains the great unknown of our existence. We know neither the time nor the modalities. What I know about death is reduced to little. It is an intellectual or cerebral knowledge. However, death is beyond such field of observation. The enormous job done by Gregory Ngbwa Mintsa in his lifetime challenges us to promise not to forget him and to commit his goals to memory. In our African traditions, it is said that at birth, we were expected not only by our mother and father or our immediate family, but also by the long line of forefathers and ancestors, so we complete projects that generations before us could not finish. In this way, we would close their disappointed hopes and we would repair their errors and omissions. Somehow, we would compensate their efforts which would have until then remained fruitless and their works would be saved from oblivion and destruction. It is in this sense that we all must think to have received the baton from Gregory Ngbwa Mintsa; his breath has stopped, but his action must continue as we are today his “descendants"; it is us who must continue the fight!


Life without tears would be an insurmountable savannah. Mourning represents the steps in this path of a thousand detours, in this trail of thousand torments. However, those who like Gregory Ngbwa Mintsa dedicated their life on earth to virtuous endeavors, are deserving of immortality. Admittedly, this departure leaves a huge void in us; but we must use it to plant the tree of justice which will allow us tomorrow to reap the fruits of freedom.


Must the gates of immortality open in the footsteps of this great man that Grégory Ngbwa Mintsa was and remains.
Farewell Gregory, see you next time Gregory!


Charlie M.



Version française


Je viens d’apprendre le décès de Grégory Ngbwa Mintsa! Je me sens soudainement orphelin car, une des étoiles les plus brillantes du firmament gabonais, sinon africain et pourquoi pas universel, vient de s’éteindre. Je me sens orphelin car, je suis de ceux qui doivent une fière chandelle à Gregory Ngbwa Mintsa; ayant été influencé par son activisme, son courage, sa simplicité, son dédain pour les honneurs factices sans lendemains, son mépris pour les médiocres et les injustes, sa dévotion à la liberté et à l’indépendance; et surtout son amour pour le Gabon et l’Afrique. L’engagement de Gregory Ngbwa Mintsa a joué un rôle transformateur dans ma sensibilité à vouloir agir pour l'avancement de notre société, de notre pays. Je viens par ce texte tenter d’honorer cet immense Gabonais à qui nous devons tant; car il nous aura éclairé, montré la voie, se sera sacrifié pour que le Gabon ait un sort différent de celui qui est actuellement le sien. Je viens ici dire adieu à Gregory; je viens ici dire: à la prochaine Gregory!


L’homme, Grégory Ngbwa Mintsa, est désormais un éternel parchemin, un model riche de ce que le Gabon produit de mieux. La grandeur de l’homme se manifeste par le sentiment généralisé de grand vide que sa disparition laisse en nous, et la sensation que le temps semble s’être arrêté. Le départ de Grégory Ngbwa Mintsa parait nous placer dans une autre dimension et nous plonger dans une profonde méditation. Grégory Ngbwa Mintsa laisse une trajectoire d’activisme qui reste l’incarnation de la justice, le symbole de l’autonomie. Pour mesurer l’envergure de cet homme, il suffit d’apprécier la superficie de son engagement depuis les premières heures de la Conférence Nationale en 1990, à la rédaction des journaux La Clé et Le Bucheron, à sa position d’éminence grise auprès de Paul Mba Abessole et Pierre André Kombila, à sa position pionnière de seul gabonais s’étant porté partie civile dans la plainte des biens mal acquis, à ses nombreuses implications au sein de la société civile libre au Gabon, à son prix de l’Intégrité de Transparency International; sans compter les nombreuses publications qu’il laisse à la postérité. Le tableau est celui d’un homme de carrure!


A ceux qui demanderont: qu’a fait Grégory Ngbwa Mintsa pour moi ou pour le Gabon? Qu’ils se réfèrent à ce qui est écrit ci-dessus, ou qu’ils retiennent tout simplement que Grégory Ngbwa Mintsa s’est battu pour nous apprendre à ne plus nous agenouiller d’impuissance, mais de porter haut l’étendard du nationalisme, de l’autonomie politique, sociale et financière et à s’aligner dans une logique plaçant le citoyen gabonais au centre de toute activité nationale. Grégory Ngbwa Mintsa n’utilisait qu’une arme: la vérité, dans un Gabon qui rumine toujours sous la dictature; à laquelle s’ajoutent ses corollaires: la décomposition observée du pays, la chute libre des valeurs des Gabonais, la vassalisation et la destruction des Gabonais chez eux, l’accaparent des ressources naturelles du Gabon par des intérêts étrangers, la ruine de l’agriculture gabonaise, le sabotage de l’éducation de la jeunesse gabonaise, l’humiliation des gabonais chez eux… Grégory Ngbwa Mintsa se révoltait que tout au Gabon soit sale, putride, malodorant! Il refusait d’accepter que le Gabon plonge au fond de la mare du vice, du mensonge, de la fausseté, de l’horreur, du banditisme, de la délinquance, de la criminalité, de l’immoralité, de la perversité, bref de la déchéance.


Si les Gabonais ont souvent vogué dans l’inconnu, en inspirant les vapeurs du mensonge, en buvant les essences de l’hypocrisie, en contemplant silencieusement et avec soumission la face hideuse de nos agresseurs et tortionnaires; grâce à l’œuvre de personnes comme Grégory Ngbwa Mintsa, nous sommes désormais mieux disposés à lutter contre l’injustice et militer pour notre dignité. En effet, grâce à Grégory Ngbwa Mintsa, beaucoup de ceux qui hier s’étaient inclinés, se sont aujourd’hui redressés, ceux qui étaient hier perdus, se sont retrouvés aujourd’hui.


De la vie après la mort, je n’en sais rien empiriquement. L’après-mort est mystère, la mort elle-même est mystère. Elle demeure la grande inconnue de notre existence. Nous n’en connaissons ni l’heure, ni les modalités. Mon savoir sur la mort se réduit à peu de choses. Il est un savoir intellectuel ou cérébral. Or, la mort se situe au-delà de ce champ d’observation. L’énorme travail fait par Grégory Ngbwa Mintsa de son vivant, nous interpelle de promettre de ne pas l’oublier et de s’engager à lui faire mémoire. Dans nos traditions africaines, il est dit qu’en naissant, nous ayons été attendus, non seulement par notre mère et père ou nos parents immédiats, mais aussi par la longue lignée d’aïeux et d’ancêtres, afin que nous parachevions les projets que les générations avant nous n’ont pas pu achever. De cette manière, nous comblerons leurs espoirs déçus et nous réparerons leurs erreurs et leurs omissions. En quelque sorte, nous compenserons ainsi à leurs efforts restés vains et sauverons leurs œuvres de l’oubli et de la perdition. C’est dans ce sens que nous devons tous nous penser avoir reçu le témoin de Grégory Ngbwa Mintsa; son souffle s’est arrêté, mais son action doit continuer car nous sommes aujourd’hui ses «descendants»; à nous de continuer le combat!


La vie sans pleurs serait une savane infranchissable. Les deuils représentent les étapes de ce chemin aux mille détours, ce sentier aux mille tourments. Par contre, tous ceux qui comme Grégory Ngbwa Mintsa ont fait de leur vécu sur terre un ouvrage de vertu, sont destinés à l’immortalité. Certes, ce départ laisse un grand vide en nous; mais nous devons nous en servir pour planter l’arbre de la justice qui nous permettra demain de récolter le fruit de la liberté.


Que les portes de l’immortalité s’ouvrent sous les pas de ce grand homme que fut et que reste Grégory Ngbwa Mintsa.


Adieu Gregory, à la prochaine Gregory!


Charlie M.

SO SPOKE GREGORY NGBWA MINTSA! AINSI PARLAIT GRÉGORY NGBWA MINTSA!

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Gregory Ngbwa Mintsa (Photo: Transparency International)


English version

In the pursuit of our commemoration of the work of the late Gregory Ngbwa Mintsa, we republish here his speech made on November 12, 2010 at the Queen Sirikit National Convention Center in Bangkok, Thailand, when he received the Integrity Award of Transparency International.


Below is the speech by Gregory Ngbwa Mintsa


It is a great honor for me to be in this illustrious assembly to receive this noble distinction. I do not know if I deserve it more than others, because, worldwide, there are many who are fighting for a better world. Many are those who, like Sergei Magnitsky who should have been with us tonight, gave their life for equity and justice.

Ladies and Gentlemen, 

Faced with the multiple forms of totalitarian violence, an isolated action has very little chance of success, if it is not supported by solidarity forces. Without the unfailing support of international solidarity that you animate, I probably would not be here tonight. I could never thank you enough. I would like to thank particularly Transparency France and Sherpa for always maintaining relations based on respect for and for having been the working bees of a great victory.

In fact, this week, the Court ruled admissible the suit of the ill-gotten gains. This decision is a landmark victory. Furthermore it affirms the desire for independence of the French justice vis-à-vis the political powers and the power of money, it also foreshadows the end of impunity for the patrimonicide crime, the appropriation of public assets by individuals or groups of individuals.

Patrimonicide is indeed a crime. For sure, what difference is there between one who is being prosecuted for crimes against humanity for having decimated a village by fire and blood and one to whom the red carpet is rolled, despite the fact that they have appropriated the assets that would have allowed people to be born, to grow up, to be fed, educated, to be healed, to work, to love, to start a family, to raise their children, to leave them a better world and to die in peace? The difference is that, because it is less spectacular, the patrimonicide crime only indirectly interest the media and opinions only when it turns to famine, only when people dispossessed and desperate by poverty and death, take up arms or plant bombs.

It behooves us, therefore, to review our paradigms. Let us not be blinded by the cynicism of the dogma that the market, profit, money, are the only creeds of mankind, under the assumption that it cannot be otherwise. Yet it can be otherwise. Profit must serve life, and not the reverse. What is the human cost of a head of state, when they are directly responsible for the death of at least one person per day -365 deaths per year on the scale of a renewable term for life? Are they not guilty of a crime against humanity?

If I am here today, it is not only because we share a philosophy. If I am here today, it is, and I will never thank you enough, because I have received the active solidarity of the community present here and many other organizations. 

It is why, confident in your determination, I invite you to mobilize all our energies so that the patrimonicide crime is recognized by international law as a crime against humanity to the perpetrator of which there must no longer roll out the red carpet.




Version française

Dans la poursuite de notre commémoration de l’œuvre du regretté Gregory Ngbwa Mintsa, nous republions ici le discours qu’il prononça le 12 novembre 2010, au Queen Sirikit National Convention Center de Bangkok en Thaïlande, quand il reçut le Prix de l’Intégrité de Transparence International.


Le discours de Gregory Ngbwa Mintsa



Mesdames et Messieurs,

C’est un insigne honneur pour moi de me retrouver au sein de cette illustre assemblée afin de recevoir cette noble distinction. Je ne sais pas si je la mérite plus que d’autres, car, à travers le monde, nombreux sont ceux qui se battent pour un monde meilleur. Nombreux sont ceux qui, comme Sergei Magnitsky qui aurait dû être avec nous, ce soir, ont donné leur vie pour l’équité et la justice.

Mesdames et Messieurs,

Face aux multiples formes de la violence totalitaire, une action isolée a très peu de chance d’aboutir, si elle n’est pas soutenue par des forces solidaires. Sans le soutien sans faille de la solidarité internationale que vous animez, je ne serais probablement pas là ce soir. Je ne vous en remercierai jamais assez. Je voudrais remercier particulièrement Transparence France et Sherpa pour avoir toujours entretenu des relations basées sur le respect et pour avoir été la cheville ouvrière d’une grande victoire.

En effet, cette semaine, la Cour de Cassation a jugé recevable la plainte Bien Mal Acquis. Cette décision constitue une victoire historique. Outre qu’elle affirme la volonté d’indépendance de la justice française vis-à-vis des pouvoirs politiques et des puissances d’argent, elle préfigure également la fin de l’impunité du crime patrimonicide, appropriation du patrimoine public par des individus ou des groupes d’individus.

Le fait patrimonicide est bel et bien un crime. En effet, quelle différence y a-t-il entre celui qui est poursuivi pour crime contre l’humanité pour avoir décimé un village par le feu et le sang et celui à qui l’on déroule le tapis rouge, alors qu’il s’est approprié le patrimoine qui aurait du permettre à des gens de naître, de grandir, de se nourrir, de s’éduquer, de se soigner, de travailler, d’aimer, de fonder une famille, d’élever ses enfants, de leur laisser un monde meilleur et de mourir en paix ? La différence est que, parce qu’il est moins spectaculaire, le crime patrimonicide n’intéresse indirectement les médias et les opinions que lorsqu’il tourne à la famine, lorsque les peuples spoliés et désespérés par la misère et la mort, prennent les armes ou posent des bombes.

Il nous appartient, donc, de revoir nos paradigmes. Ne nous laissons pas aveugler par le cynisme du dogme selon lequel le marché, le profit, l’argent sont les seuls crédos de l’humanité, sous le postulat qu’il ne peut en être autrement. Pourtant, il peut en être autrement. Le profit doit servir la vie, et non l’inverse. Quel est le bilan humain d’un chef d’Etat, lorsqu’il est directement responsable de la mort d’au moins une personne par jour -365 morts par an- à l’échelle d’un mandat renouvelable à vie? N’est-il pas coupable de crime contre l’humanité ?

Si je suis ici, aujourd’hui, ce n’est pas seulement parce que nous partageons une philosophie. Si je suis ici aujourd’hui, c’est, et je ne vous en remercierai jamais assez, parce que j’ai joui de la solidarité active de la communauté ici présente et de bien d’autres organisations.

C’est pourquoi, confiant dans votre détermination, je vous invite à mobiliser toutes nos énergies pour que le crime patrimonicide soit reconnu par le droit international comme un crime contre l’humanité devant lequel il ne faut plus dérouler le tapis rouge.

THE LETTER OF CONDOLENCES OF THE FRENCH LAWYER WILLIAM BOURDON TO GREGORY NGBWA MINTSA’S FAMILY! LETTRE DE CONDOLÉANCES DE L’AVOCAT FRANÇAIS WILLIAM BOURDON À LA FAMILLE DE GRÉGORY NGBWA MINTSA!

WHO WAS GRÉGORY NGBWA MINTSA? DESCRIPTION BY A FRIEND. QUI ÉTAIT GRÉGORY NGBWA MINTSA? DESCRIPTION PAR UN AMI

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Gregory Ngbwa Mintsa and/et Gloria Mika (photo: Gloria Mika)



English version


It is on the Facebook page of the Gabonese citizen Gloria Mika, that we found this eloquent testimony enlightening us about the kind of person that was Gregory Ngbwa Mintsa. We found its content so strong that we decided to reproduce it here for your reading.



Tribute to Gregory Ngbwa Mintsa "Pagré" by Ricky Nguema-Eyi


In his last prophetic speech (titled "I've been to the mountaintop") delivered at a church in Memphis on 3 April, 1968, the day before his assassination, Martin Luther King, the great freedom fighter, said: "Like anybody, I would like to live - a long life; longevity has its place. But I'm not concerned about that now. I just want to do God's will. And I've looked over. And I've seen the Promised Land. I may not get there with you. But I want you to know tonight, that we, as a people, will get to the Promised Land. So I'm happy, tonight. I'm not worried about anything. I'm not fearing any man. Mine eyes have seen the glory of the coming of the Lord".

Very early this morning, I learned of the passing of another great freedom fighter. My heart bleeds. Gabon has just lost one of its most illustrious son, an emblematic figure of the civil society, a committed intellectual, a free electron, a man of exceptional integrity, a national hero (in a country in need of heroic figures): Grégory Ngbwa Mintsa (affectionately known as "Pagré") left us this morning.

As everyone, Pagré wanted to live a long life, but the ancestors decided otherwise.

All those who knew and worked with him would remember this nice, sociable man, "without issues"; a man of many facets: virtuoso musician (guitarist and pianist), great dancer of rock n 'roll and Funk (in his youth), a great lover of black music (Jazz, Blues, Rhythms and Blues, Soul music, Reggae, Rock n ‘Roll, Funk, Disco, Afro-beat, Rap, ...), an unclassifiable intellectual, a media professional conceptor of several programs at Africa No. 1, a committed journalist, a man of culture, ...

I would like to share with you, for a moment, the story of this remarkable man.

Pagré was born in September 1957. The son of André Mintsa (former MP, former Ambassador and former Minister). He stayed in France from 1962 to 1965 (while his father was Ambassador of Gabon in France), and then from 1968 to 1972 (he was a student at a private college). In the tenth grade at National High School Leon Mba in 1972, he sat on the same bench as a certain André Mba Obame. Together, Pagré and Mba Obame would be in the same class at the Lycée Mba (tenth, eleven and Twelve grade).

A brilliant mind and a gifted student, Pagré obtained the baccalaureate in 1975, at the age of 17 years old (which at the time was exceptional). He entered the University of Libreville where he studied the Humanities. In 1978, he left Gabon to continue his studies in France. He stayed in several cities (Paris, Poitiers, Amiens ...) and got a DEA in Humanities.

During his student years, he actively was a member of the opposition and in AGEG (General Association of Gabonese Students of France), a revolutionary and protest movement which frightened the regime.

Upon his return to Gabon in 1986, he filed an application at the University Omar Bongo to be hired as a professor. Without success. They subtly told him that there were already too many Fang at the UOB. This was the time when it was felt that there were too many "Panhouins" in higher education in Gabon and that there was a need to recruit other ethnic groups for reasons of geopolitical and ethnic balance.
Eventually, his passion for music led him to Africa n° 1, the pan-African radio station where Pagré presented several music programs including the famous "Sono Sauvage."

In 1990, he participated in the National Conference as a member of the movement of Gabonese environmentalists and denounced the excesses of the Bongo regime. Thereafter, he offers his services to the RNB (Rassemblement National des Bûcherons) and became editor of the newspaper "Le Bûcheron." His political actovities earned him the wrath of the regime. He was shot during a peaceful march organized by the opposition (he was saved by the camera he was holding) and was bluntly "fired" from Africa No. 1. His career slowed down and therefore Pagré would experience a real crossing of the desert, full of pitfalls.

In December 1998, during the presidential election, he was savagely attacked by a group of people (sent by a political party) and left for dead. He would be a close call.

A free electron and critical thinker, he was the first to denounce the imposture of Paul Mba Abessole. Thereafter, he would not hesitate to severely criticize the postures, "the arrangements between friends" and connivance of some leaders of the Gabonese opposition (Paul Mba Abessole Pierre Mamboundou etc.) with the regime in power.

In 2008, Pagré joins the NGO Transparency International in the case of ill-gotten gains (complaint against three African leaders for embezzlement of money and public goods). He was then offered to withdraw his complaint in return for a lucrative job or some very crisp bank notes. They did not know the character very well. Indeed, the man was not focused on luxury, money, positions, pompous titles, honors ...

In December 2008, with other members of the civil society (including Marc Ona Essangui) Pagré is arrested on the orders of his former classmate, Andre Mba Obame (Interior Minister) who wanted to please his boss by being zealous.

The mobilization of international NGOs would be required to obtain their release after several days of detention.

Thereafter, his salary was "cut" and his passport confiscated. But the man remained adamant, right in his eternal blue jeans, right in his sneakers and true to his convictions...

In 2010 and 2011, Pagré was awarded the Integrity Prize. His fight for freedom of the Gabonese people was recognized and appreciated internationally.

Throughout his life, Pagré refused to go to the "manger" like others before and after him . He refused any form of compromise. He refused honors, "juicy" positions, briefcases of money ... to remain a free man.

As I said earlier, Gabon has lost one of its most illustrious sons.

I wanted to share with you the story of this brilliant man who consumed only two drugs (Dunhill and Coca-Cola), this living library. A man of exceptional culture, with whom I had an amazing time. A free and upright man who inspired respect and admiration and who should inspire the youth of Gabon, and beyond our borders.

My heart bleeds ... A hero just died. He finally joined the ancestors...

This man who did not like the honors has just entered, reluctantly, in the pantheon of heroes of our country .
Version française


C’est sur la page Facebook de la gabonaise Gloria Mika que nous avons trouvé ce témoignage éloquent, nous éclairant sur la personne qu’a été Gregory Ngbwa Mintsa. Nous avons trouvé le contenu si solide que nous avons décidé de le reproduire ici pour votre lecture.



Hommage à Grégory Ngbwa Mintsa « Pagré », par Ricky Nguema-Eyi


Dans son dernier discours prophétique (intitulé « J'ai été au sommet de la montagne ») prononcé dans une église de Memphis le 3 avril 1968, la veille de son assassinat, Martin Luther KING, grand combattant de la liberté, disait ceci : « Comme tout le monde, j'aimerais vivre longtemps. La longévité est importante, mais je ne suis pas concerné par ça maintenant. Je veux juste accomplir la volonté de Dieu. Il m'a permis de gravir la montagne ! J'ai regardé de l’autre côté, et j'ai vu la terre promise. Je n'y entrerais peut-être pas avec vous. Mais je voudrais que vous sachiez ce soir, que notre peuple entrera dans la terre promise. Et je suis si heureux ce soir. Je n'ai aucune crainte. Je n'ai peur d'aucun homme. Mes yeux ont vu la gloire de la venue du Seigneur ! »

Très tôt ce matin, j’ai appris le décès d’un autre grand combattant de la liberté. Mon cœur saigne. Le Gabon vient de perdre l’un de ses plus illustres fils, une figure emblématique de la société civile, un intellectuel engagé, un électron libre, un homme d’une intégrité exceptionnelle, un héros national (dans un pays en manque de figures héroïques) : Grégory Ngbwa Mintsa (affectueusement appelé « Pagré ») nous a quittés ce matin.

Comme tout le monde, Pagré voulait vivre longtemps, mais les ancêtres en ont décidé autrement.

Tous ceux qui l’ont connu et côtoyé se souviennent de cet homme agréable, sociable, « sans histoires » ; un homme aux multiples facettes: musicien virtuose (guitariste et pianiste), grand danseur de rock n’ roll et de Funk (dans sa jeunesse), grand amateur de musiques noires (Jazz, Blues, Rhythms and Blues, Soul music, Reggae, Rock n’Roll, Funk, Disco, Afro-beat, Rap,…), intellectuel inclassable, professionnel des médias concepteur de plusieurs émissions à Africa n°1, journaliste engagé, homme de culture, …

Je voudrais partager avec vous, un instant, l’histoire de cet homme d’exception.

Pagré est né en septembre 1957. Fils d’André Mintsa (ancien Député, ancien Ambassadeur et ancien Ministre). Il séjourne en France de 1962 à 1965 (alors que son père est Ambassadeur du Gabon en France), puis de 1968 à 1972 (il est élève dans un collège privé). En classe de 2nde au Lycée National Léon MBA en 1972, il est assis sur le même banc qu’un certain André MBA OBAME. Ensemble, Pagré et Mba Obame feront leurs classes au Lycée Mba (Seconde, Première et Terminale).

Esprit brillant et élève doué, Pagré obtient le bac en 1975, à l’âge de 17 ans et demi (ce qui, à l’époque, était exceptionnel). Il entre à l’Université de Libreville où il suit des études de Lettres. En 1978, il quitte le Gabon et part poursuivre ses études universitaires en France. Il séjournera dans plusieurs villes (Paris, Poitiers, Amiens…) et décroche un DEA de Lettres.

Durant ses années d’études, il milite activement dans l’opposition et dans l’AGEG (Association Générale des Etudiants Gabonais de France), un mouvement révolutionnaire et contestataire qui faisait peur au régime en place.

De retour au Gabon en 1986, il dépose un dossier à l’Université Omar BONGO pour être recruté comme enseignant. Sans succès. On lui fera subtilement remarquer qu’il y a déjà trop de Fangs à l’UOB. C’est l’époque où on estimait qu’il y avait trop de « Panhouins » dans l’enseignement supérieur au Gabon et qu’il fallait recruter les autres groupes ethniques pour des questions d’équilibre géopolitique et ethnique.
Finalement, sa passion pour la musique le conduira vers Africa n°1, la radio panafricaine où Pagré présentera plusieurs émissions musicales dont le célèbre « Sono Sauvage ».

En 1990, il participe à la Conférence nationale au sein du mouvement des écologistes gabonais et dénonce les dérives du régime BONGO. Par la suite, il propose ses services au RNB (Rassemblement National des Bûcherons) et devient rédacteur en chef du journal « Le Bûcheron ». Son engagement politique lui vaudra les foudres du régime. Il reçoit une balle lors d’une marche pacifique organisée par l’opposition (il est sauvé de justesse par la camera qu’il tenait) et est « viré » d’Africa n°1 sans ménagement. Sa carrière professionnelle est ralentie et Pagré connait dès lors une véritable traversée du désert, parsemée d’embûches.

En décembre 1998, lors de l’élection présidentielle, il est sauvagement agressé par un groupe de gens (envoyés par un parti politique) et laissé pour mort. Il sera sauvé de justesse.

Electron libre et esprit critique, il est le premier qui dénoncera l’imposture de Paul Mba Abessole. Par la suite, il n’hésitera pas à critiquer sévèrement les postures, « les petits arrangements entre amis » et les connivences de certains leaders de l’opposition gabonaise (Paul Mba Abessole, Pierre Mamboundou etc.) avec le pouvoir en place.

En 2008, Pagré s’associe à l’ONG Transparence Internationale dans l’affaire des Biens Mal Acquis (plainte contre trois dirigeants africains pour détournement de fonds et de biens publics). On lui propose alors de retirer sa plainte, en contrepartie d’un poste juteux ou de quelques billets de banque bien craquants. C’est mal connaitre le personnage. En effet, l’homme n’était pas porté sur le luxe, l’argent, les postes, les titres pompeux, les honneurs…

En décembre 2008, avec d’autres membres de la société civile (dont Marc Ona Essangui), Pagré est arrêté sur ordre de son ancien camarade de classe, André Mba Obame (Ministre de l’Intérieur) qui voulait faire du zèle et plaire au Chef.

Il faudra la mobilisation des ONG internationales pour qu’ils soient tous libérés, après plusieurs jours de détention.

Par la suite, son salaire est « coupé » et son passeport confisqué. Mais l’homme reste inflexible, droit dans son éternel blue jean’s, droit dans ses baskets et fidèle à ses convictions…

En 2010 et 2011, Pagré obtient le Prix de l’intégrité. Son combat pour la liberté du peuple gabonais est reconnu et salué sur la scène internationale.

Toute sa vie, Pagré a refusé d’aller à la « mangeoire » comme d’autres avant et après lui. Il a refusé toute forme de compromission. Il a refusé les honneurs, les postes « juteux », les mallettes d’argent… pour rester un homme libre.

Comme je vous le disais plus haut, le Gabon vient de perdre l’un de ses plus illustres fils.

Je voulais partager avec vous l’histoire de cet homme brillant qui ne consommait que deux drogues (la Dunhill et le Coca-Cola), cette bibliothèque vivante. Un homme d’une culture exceptionnelle, avec qui j’ai passé des moments extraordinaires. Un homme libre et intègre qui inspirait RESPECT et ADMIRATION et qui devrait inspirer la jeunesse gabonaise, et bien au-delà de nos frontières.

Mon cœur saigne… Un héros vient de s’éteindre. Il a définitivement rejoint les ancêtres…

Cet homme qui n’aimait pas les honneurs vient de rentrer, malgré lui, dans le Panthéon des héros de notre pays.

JEAN PING’S INTERVIEW ON VOXAFRICA. INTERVIEW DE JEAN PING SUR VOXAFRICA

THE LATEST EDITION OF « LA UNE ». LA DERNIÈRE ÉDITION DE « LA UNE »

IS ROBERT BOURGI ANNOUNCING A CRASH FOR ALI BONGO ? YOU’LL BE THE JUDGE. ROBERT BOURGI ANNONCE-T-IL LE CRASH POUR ALI BONGO? A VOUS DE JUGER.

THIS WEEKS NEWSPAPER «L’AUBE». LE JOURNAL “L’AUBE” DE LA SEMAINE

TRANSPARENCY INTERNATIONAL PAYS TRIBUTE TO GRÉGORY NGBWA MINTSA. TRANSPARENCY INTERNATIONAL REND HOMMAGE A GRÉGORY NGBWA MINTSA

THIS WEEK’S NEWSPAPER “ECHOS DU NORD”. LE JOURNAL «ÉCHOS DU NORD» DE LA SEMAINE

THE SPEAKING OUT OF ROBERT BOURGI, AN EARLY SIGN OF THE END? LA SORTIE DE ROBERT BOURGI, UN SIGNE AVANT-COUREUR DE LA FIN?

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English version

A wind is blowing in Gabon; Indeed, dear readers, at the time when our brave fellow Gregory Ngbwa Mintsa leaves us after fighting a titanic battle so that the Gabonese individual once again becomes a citizen and walks strait with his head well set on his shoulders, we see that this Gabonese individual is beginning to understand that this country is finally his, and as Gregory often said: "nobody will built it for us." The wind that is blowing contains within it, the anger of the Gabonese people who are tired of the arrogance and the inability of the Ali Bongo’s regime to take them into account. The wind that is blowing is so strong that it is upsetting the almost fifty year’s monotony of the dictatorship of the PDG regime. This wind is blowing so powerfully that it reveals the cracks within the "biological" family (if we may say so) of Omar Bongo. This wind is so disturbing to Ali Bongo, that men of the shadows such as Robert Bourgi no longer hesitate to spread in the public square, this dirty laundry which yesterday, was cleaned in the secret mysteries of insiders, but today is exposed on the public square simply because the collapse of the regime has reached its terminal phase.

Dear readers, in going to expose in the studio of France24, Ali Bongo’s family jewels Ali Bongo, Robert Bourgi has launched a final warning, a final notice to Ali Bongo, a way to express to him that he is all naked. A way of saying, "look, I already told you in private but you did not listen to me, now I'm ready to speak in public. I'll just say a little bit for now, but if you do nothing, too bad for you!" Dear readers, remember that people like Bourgi never do anything for nothing. When they show up to an interview, it is with well-defined objectives. Remember that it is Bourgi who first announced to the world the death of Omar Bongo. It was he who announced it to Sarkozy and to the French media. It was he who forced the hand of the Gabonese government that did not want to announce this death, by making RFI report it. It was he who orchestrated the support of Sarkozy and France for Ali Bongo against other trends that favored a break with paternalism. It is he who knows all dirty work and trafficking of Françafrique. When Robert Bourgi comes to warn a head of state from the françafricain backyard, it means that the cloth is burning and there is a risk of explosion.

However, be careful dear readers; Robert Bourgi is not a choir boy, he is a mercenary. Here is what the cables from the American Embassy in Paris describe, as revealed by Wikileaks, as: "he is a mercenary only concerned about his well-being, an opportunist, an independent lobbyist (...) who provides valuable advice to the French government about Senegal, Gabon and Congo-Brazzaville." So, it is this mercenary, Robert Bourgi, who helped Ali Bongo to conquer the power through lies; one can therefore rightly be amused to see that today, this Bourgi complains about his foal Ali Bongo and suggests that he may be on the path to political suicide. When Bourgi asked Ali Bongo to speak with his sister Pascaline, we are still talking about the State or family matters (or both, since they are mixed up in Gabon)? When Bourgi asks Ali Bongo to consider what opponents are saying, what is he trying to say? Does he wish to preserve Ali Bongo from the worst and thus prolong his regime and therefore the plight of the Gabonese people, or is he warning Ali Bongo of his imminent fall under the dangers of the general meltdown of the country? What game is being played by the mercenary Bourgi?

Ali Bongo has been in power for 5 years. Gabon has a hangover. The country is moving backward and its finances are dry. The political climate has reached a level of decay that is eating even into the heart of the PDG. Ali Bongo and his sister Pascaline no longer speak. The mercenary Bourgi seems to try to pick up the pieces and want to bring Ali Bongo to reason; but unfortunately, to reason is a faculty this man does not possess. In time, as all mercenaries usually do, Robert Bourgi will line up behind the winners and drop Ali Bongo. Has that moment happened yet? Has Robert Bourgi just dropped Ali Bongo as yesterday he dropped Abdoulaye and Karim Wade?


Version française

Un vent souffle au Gabon; en effet chers lecteurs, au moment où notre valeureux compatriote Gregory Ngbwa Mintsa nous quitte après avoir livré un combat titanesque pour que le gabonais redevienne citoyen et marche droit, la tête bien fixée sur ses épaules, on remarque que ce gabonais commence peut être à comprendre que ce pays soit finalement le sien et que comme le disait souvent Gregory: «personne ne le fera à notre place.» Ce vent qui souffle contient en lui la colère des gabonais qui n’en peuvent plus de l’arrogance et de l’incapacité du régime Ali Bongo à les prendre en compte. Ce vent qui souffle est tellement important qu’il est en train de bouleverser la monotonie presque cinquantenaire de la dictature au sein même du régime PDG. Ce vent qui souffle est tellement puissant qu’il révèle les fissures au sein de la famille «biologique» (si on peut s’exprimer ainsi) d’Omar Bongo. Ce vent est si inquiétant pour Ali Bongo, que des hommes de l’ombre tels que Robert Bourgi n’hésitent plus à venir étaler sur la place publique, ce linge sale qui hier était nettoyé dans les arcanes secrètes des initiés, mais qui aujourd’hui est mis sur la place publique tout simplement parce que la déconfiture du régime a atteint sa phase terminale.

Chers lecteurs, en allant étaler sur le plateau de France24, les bijoux de famille d’Ali Bongo, Robert Bourgi vient là de lancer un ultime avertissement, une dernière mise en garde à Ali Bongo, une façon de lui exprimer qu’il soit tout nu. Une manière de lui dire: «écoute, je t’ai déjà averti en privé mais tu ne m’as pas écouté, maintenant je suis prêts à parler en public. Je vais juste dire un petit peu pour l’instant, mais si tu ne fais rien, tant pis pour toi!» Chers lecteurs, sachez que des gens comme Bourgi ne font jamais rien pour rien. Quand ils se présentent à une interview, c’est pour des objectifs bien déterminés. Souvenez-vous que c’est Bourgi qui le premier annonça au monde entier la mort d’Omar Bongo. C’est lui qui l’annonça à Sarkozy et aux media Français. C’est lui qui força la main au gouvernement gabonais qui ne voulait pas annoncer cette mort, en la faisant déclarer sur RFI. C’est lui qui orchestra le soutien de Sarkozy et de la France pour Ali Bongo contre d’autres tendances qui préféraient une rupture avec le paternalisme. C’est lui qui connait toutes les barbouzeries et trafics de la françafrique. Quand un Robert Bourgi vient mettre en garde un chef d’Etat du pré carré françafricain, c’est que le torchon brule et qu’il y ait risque d’explosion.

Mais seulement, attention chers lecteurs; Robert Bourgi n’est pas un enfant de cœur, c’est un mercenaire. Voici ce qu’en disent les câbles de l’Ambassade Américaine à Paris, révélés par Wikileaks: «c'est un mercenaire seulement préoccupé par son bien-être, un opportuniste, un lobbyiste indépendant (…) qui fournit de précieux conseils au gouvernement français sur le Sénégal, le Gabon et le Congo-Brazzaville». C’est donc ce mercenaire de Robert Bourgi qui a aidé Ali Bongo à conquérir le pouvoir par le mensonge; on peut donc à juste titre être amusé de constater que ce même Bourgi aujourd’hui se plaint de son poulain Ali Bongo et semble indiquer que ce dernier soit sur la voie du suicide politique. Quand Bourgi demande à Ali Bongo de prendre langue avec sa sœur Pascaline, sommes-nous en train de parler Etat ou famille (ou les deux, vu les amalgames du Gabon)? Quand Bourgi demande à Ali de considérer ce que disent les opposants, où veut-il en venir? Veut-il préserver Ali Bongo du pire et prolonger son régime, et donc le calvaire des Gabonais, ou alors averti-il Ali Bongo de l’imminence de sa chute au regard des dangers de la dégringolade générale du Pays? A quel jeu joue donc le mercenaire Bourgi?

Ali Bongo est au pouvoir depuis 5 ans. Le Gabon a la gueule de bois. Le pays recule et est maintenant exsangue. Le climat politique a atteint une déliquescence qui gangrène jusqu’au cœur du PDG. Ali Bongo et sa sœur Pascaline ne se parlent plus. Le mercenaire Bourgi nous semble essayer de recoller les morceaux et vouloir ramener Ali Bongo à la raison; mais malheureusement, la raison est une faculté que cet homme ne possède pas. Le moment venu, comme savent le faire tous les mercenaires, Robert Bourgi va s’aligner derrière les vainqueurs et lâcher Ali Bongo. Ce moment est-il arrivé? Robert Bourgi vient-il de lâcher Ali Bongo comme hier il lâcha Abdoulaye et Karim Wade?

THE IMPORTANCE OF GREGORY NGBWA MINTSA! L’IMPORTANCE DE GREGORY NGBWA MINTSA!

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Gregory Ngbwa Mintsa (photo: Transparency International)


English version


Grégory Ngbwa Mintsa leaves us at a time when Gabonese society suffers from a serious lack of sovereignty, citizenship, courage and solidarity in human relationships. During his lifetime, Grégory Ngbwa Mintsa had always wanted to demonstrate and show by his actions that respect for the above values was essential to restoring the country as the people’s property; to give credibility to political action and to reduce the apathy and defeatism that threaten the establishment of democracy and the rule of law in Gabon. In pursuit of our reflections on the life of Gregory Ngbwa Mintsa, we examine in this post the importance of the rich legacy he leaves behind. Evoking the memory of someone who had a profound impact on society is not always easy; because you have to find words, just terms that can accurately reflect the greatness of the person, the dignity of their struggle and the meaning of their sacrifice for Gabon.


On this blog, we repeat often enough that there is no spontaneous generation and that we all had come from somewhere. Therefore, we cannot talk about Grégory Ngbwa Mintsa without mentioning his parents; his father André Mintsa, a native of Oyem, and his mother a native of Minvoul. His father is one of those Great Gabonese who deserve to be better known, but whose importance is buried under the mediocrity that is praised in Gabon. His father was André Mintsa. He was born in 1921 in Endama in the Oyem region and was a brilliant student, which led him into the colonial administration’s sector reserved for brilliant students at that time: education. He was Director of the Regional School of Oyem under colonization, a school that hosted elite students of the region; a prestigious position representing the top of the administrative appointment for a native Gabonese under colonial rule, because at that time almost all the regional directors were French. André Mintsa formed a good number of the elites from Woleu-Ntem of that time. He then became Director of the Pedagogical Section in the colonial administration, another meritocratic level he was able to attain, before entering politics. He will serve as a Parliamentarian in Gabon’s first National Assembly, as Ambassador to France, as Minister in several departments, as Chairman of the Board of Directors of Companies. He retired in 1979 at the age of 58. Grégory Ngbwa Mintsa was one of his sons.


We are not going here again to draw the biographical portrait of Gregory Ngbwa Mintsa. His actions, his educational and professional backgrounds are known. What we want to do here is to explain why his trajectory will remain important. For this blog, what make Grégory Ngbwa Mintsa greatness is that he was the pioneer, the tireless instigator of the demand that asked for the right for the Gabonese people to demand respect and the deference owed them. He led that fierce battle while remaining dignified, refraining from violence, harm to the other in their dignity and in their person, even when he was subjected shamefully to insults and the most abject threats. Grégory Ngbwa Mintsa put himself and his intelligence at the service of all Gabonese, always reminding impostors who under the guise of a relative legality, behave in Gabon in a way not short of outrageous and intolerable in a State that would aspire to have the rule of law.. He gave the best of himself to improve the lives of all. Who like Gregory Ngbwa Mintsa has demonstrated this much patriotism and heroism?


Like many Gabonese, Grégory Ngbwa Mintsa did not recognize the legitimacy of the regime that pillaged the country. But few Gabonese have like him taken the bull by the horns and literally fight this regime to the end. When for many of us, the fight against the enslavement of the Gabonese people remains an intent, despite the willingness of some, to Grégory Ngbwa Mintsa, this fight was front and center at all times. He had no fear of tripping or falling, because he believed in the principle that the greatest risk is not falling, but not to rise every time we fall. He campaigned tirelessly for the Gabonese people to become aware of their inherent strength and to stop taking positions of passivity which are against their own interests. The work and action of Grégory Ngbwa Mintsa allowed us to see that in many areas and to varying degrees, the Gabonese people were deprived of what should constitute their essential being, their reason for living, their free will, their citizenship and thus their sovereignty.


Like many Gabonese, Grégory Ngbwa Mintsa could have remained insensitive to the absolute failures of the Bongo regimes; he could have ignored the explosion of unemployment and the disillusionment for welfare of the majority of the Gabonese people. But the man was different from ordinary Gabonese, his education prevented him to do so, his family pedigree proscribed him from being insensitive. Then he could be found wherever the fight for real self-determination and advocacy for the identity of the Gabonese people was happening. Should we be ashamed of these ignorant fellow, unworthy of his sacrifice, supporting those devils who have been keeping our country in an almost hell of fifty years? There is no legend around Grégory Ngbwa Mintsa, no song to his glory as we like to do for impostors in Gabon. There is only the history, hard and cruel facts, reality, great history. He is a hero, a true one, who should be in the heart of all Gabonese who owe him so much.


The legacy that Grégory Ngbwa Mintsa leaves behind is important because deep within us, all of us, whether we admit it or not, we feel an admiration for the courage he had and which enabled him to accomplish things for which we owe him a collective debt in perpetuity. Grégory Ngbwa Mintsa has no need for a usurped glory, like so many impostors in Gabon. His work is sufficient into itself, and it is important because against winds and tides, he never gave up against his principles, against his ideals of freedom, equality, justice and sovereignty. He never transgressed and never betrays the purity of his fight. Never at any condition, under no circumstances. He remained constant from start to finish; he remained a man of integrity.


When the history of Gabon is properly written, Gregory Ngbwa Mintsa will be entitled to a chapter.



Version française


Grégory Ngbwa Mintsa nous quitte au moment où la société gabonaise souffre d’un grave déficit de souveraineté, de citoyenneté, de courage et de solidarité dans les relations humaines. De son vivant, Grégory Ngbwa Mintsa a toujours tenu à démontrer et à rappeler par ses actions, que le respect de ces valeurs énoncées était fondamental afin de redonner au peuple la propriété de son pays; de donner à l’action politique sa crédibilité et de faire reculer l’apathie et le défaitisme qui menacent l’implantation de la démocratie et de l’Etat de droit au Gabon. Dans la poursuite de nos réflexions sur la vie de Grégory Ngbwa Mintsa, nous examinons dans ce billet l’importance du riche héritage qu’il laisse. Evoquer la mémoire de quelqu’un ayant eu un impact profond dans la société, n’est pas toujours facile; car il faut trouver les mots, les termes justes pouvant fidèlement traduire la grandeur de l’homme, la dignité de son combat et le sens de son sacrifice pour le Gabon.


Sur ce blog, nous répétons assez souvent qu’il n’y a pas de génération spontanée et que nous venions tous de quelque part. Par conséquent, nous ne pouvons pas parler de Grégory Ngbwa Mintsa sans parler de ses parents; son père André Mintsa originaire d’Oyem, et sa mère originaire de Minvoul. Son père est un de ces Grands Gabonais qui mériteraient d’être mieux connus, mais dont l’importance est ensevelie sous la médiocrité ambiante qui est encensée au Gabon. Son père s’appelait André Mintsa. Il était né en 1921 à Endama dans la région d’Oyem et fit de brillantes études qui le conduisirent dans le secteur que la coloniale réservait aux brillants élèves de l’époque: l’enseignement. Il fut Directeur de l'Ecole Régionale d'Oyem sous la coloniale, l’école qui accueillait l’élite estudiantine de la région; un poste prestigieux représentant le sommet administratif pour un autochtone sous la coloniale, car à l’époque la quasi-totalité des directeurs régionaux étaient français. André Mintsa a formé une bonne partie des cadres du Woleu-Ntem de cette époque. Il devint ensuite Directeur de Section Pédagogique dans l’administration coloniale de tutelle, un autre palier méritocratique qu’il gravit, avant de faire son entrée en politique. Il servira le Gabon comme Député dans la première Assemblée Nationale, Ambassadeur en France, Ministre dans plusieurs départements, Président de Conseil d’Administration de Sociétés. Il prit sa retraite en 1979 à l’âge de 58 ans. Grégory Ngbwa Mintsa est donc un de ses fils.


Nous n’allons pas ici encore une fois dresser le portrait biographique de Grégory Ngbwa Mintsa. Ses actions, son parcours éducatif et professionnel sont connus de tous. Ce que nous voulons ici faire, est d’expliquer en quoi cette trajectoire restera importante. Pour ce blog, ce qui fait la grandeur de Grégory Ngbwa Mintsa, est qu’il fut le pionnier, l’instigateur sans relâche d’une demande qui requérait au peuple gabonais le droit d’exiger le respect et les égards qui lui sont dus. Il mena ce rude combat tout en restant digne, s’abstenant de toute violence, de toute atteinte à l’autre dans sa dignité comme dans sa personne, même lorsqu’il essuyait l’opprobre, les injures et menaces les plus abjectes. Grégory Ngbwa Mintsa mit sa personne et son intelligence au service de tous les gabonais en rappelant toujours aux imposteurs qui sous couvert d’une légalité toute relative, laissent au Gabon, libre court à des comportements indignes et intolérables dans un Etat qui se voudrait de droit. Il a donné le meilleur de lui-même pour l’amélioration des conditions d’existence de tous. Qui comme Grégory Ngbwa Mintsa a su faire preuve d’autant de patriotisme et d’héroïsme?


Comme beaucoup de Gabonais, Grégory Ngbwa Mintsa ne reconnaissait pas la légitimité du pouvoir qui pillait le pays. Mais peu de Gabonais ont comme lui pris le taureau par les cornes et combattu ce régime littéralement jusqu’au bout. Quand pour beaucoup d’entre nous, la lutte contre l’asservissement du peuple Gabonais reste une intention, malgré la bonne volonté de certains, pour Grégory Ngbwa Mintsa, ce combat était frontal et de tous les instants. Il n’avait pas peur de trébucher ou de tomber, car il croyait au principe voulant que le plus grand risque ne soit pas de tomber, mais de ne pas se relever à chaque fois que l’on tombe. Il a milité sans relâche pour que le peuple Gabonais prenne conscience de sa force intrinsèque et qu’il arrête de prendre des positions de passivité allant à l’encontre de ses propres intérêts. Le travail et l’action de Grégory Ngbwa Mintsa nous ont permis de constater que dans de nombreux domaines et à des degrés divers, les Gabonais étaient dépossédés de ce qui devrait constituer leur être essentiel, leur raison de vivre, leur libre arbitre, leur citoyenneté et donc leur souveraineté.


Comme bien des Gabonais, Grégory Ngbwa Mintsa aurait pu rester insensible à l’échec devenu patent des régimes Bongo; il aurait pu ignorer l’explosion du chômage et les désillusions de bien être de la majorité des Gabonais. Mais l’homme était différent du commun des Gabonais, son éducation le lui interdisait, son pédigrée familial le lui proscrivait. Alors on le retrouva partout où on luttait pour une réelle autodétermination et défense des intérêts et de l’identité des Gabonais. Devons-nous avoir honte de ces compatriotes ignorants, indignes de son sacrifice, qui soutiennent ces diables qui maintiennent notre pays dans un enfer presque cinquantenaire? Il n’y a pas de légende autour de Grégory Ngbwa Mintsa, pas de chanson à sa gloire comme on aime le faire pour les imposteurs au Gabon. Il n'y a que l'histoire, les faits durs et cruels, la vraie, la grande histoire. Il est un héros, un vrai, qui devrait être dans le cœur de tous les Gabonais qui lui doivent tant.


L’héritage que nous laisse Grégory Ngbwa Mintsa est important car au fond de nous, nous ressentons tous, que nous l’admettions ou non, de l’admiration pour ce courage qu’il avait et qui lui a permis d’accomplir des choses pour lesquelles nous lui devons une collective dette perpétuelle. Grégory Ngbwa Mintsa n'a nul besoin d'une gloire usurpée, comme tant d’imposteurs au Gabon. Son œuvre se suffit à elle-même, et elle est importante car contre vents et marrées, il ne céda jamais contre ses principes, contre ses idéaux de liberté, d’égalité, de justice et de souveraineté. Il ne transigea et ne trahit jamais la pureté de son combat. Jamais, à aucune condition, sous aucun prétexte. Il resta constant de bout en bout; il resta un être intègre.


Quand l’histoire du Gabon sera proprement écrite, Grégory Ngbwa Mintsa aura droit à un chapitre.

THE NEWSPAPER « L’AUBE ». LE JOURNAL “L’AUBE”

JEAN PING SUR AFRICA 24. JEAN PING ON AFRICA 24

THE LATEST EDITION OF THE NEWSPAPER « LA LOUPE ». LA DERNIERE EDITION DU JOURNAL “LA LOUPE”

ALI BONGO AND PASCALINE: ARE THEY MOVING TOWARD A FRATRICIDE? ALI ET PASCALINE BONGO: VA-T’ON VERS UN FRATRICIDE?

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English Version

Responding recently to a question of the newspaper L’Aube, Jean Ping said: "Pascaline has long been humiliated by Accrombessi, she should not agree to participate in the destruction of the country by her brother, who only feels, it must be said, contempt for her. Besides, if it depended only of Ali, Pascaline and Toungui would disappear. That, the Altogovéens should know. "

If the newspapers of the free Gabonese press reported such facts in a vacuum, we could have doubts about their authenticity, given their gravity. But it turns out that the author of these words is none other than someone who spent more than 30 years with Omar Bongo; who has had two children, now adults, with Omar Bongo’s daughter, Pascaline; someone who knows the behind the scene and family secrets. If Jean Ping speaks like this, it is that things could not be more serious!

For this blog, we cannot make the choice to consider these words as family chicanery. It would be a grave error on our part, as Jean Ping, Paul Toungui, and why not Pascaline Bongo, today as yesterday did André Mba Obame, are trying to tell us who Ali Bongo is and consequently, what are the dangers to the country in his hands. Someone capable of killing his sister and brothers-in law for power has no limits in the register of cruelty; you must think about that, dear readers. These little “emergents” who waddle today can continue to joke around; their turn will come!

What is happening now in the circles of power in Gabon is not without reminding us, for those who have studied the classics, of Greek tragedies. Indeed, in Greek mythology, in the enormous literature that it inspires, fratricide is omnipresent in power struggles. The founding texts of Greek literature and philosophy constitute an almost inexhaustible source of themes, images, archetypal structures that are transferable to our contemporary observations. Read and reread in this perspective, Greek literature becomes a palimpsest for a better understanding of highly complex contemporary realities such as the tearing apart which is now occurring among the Bongos, which Ping warns us that it could lead to a civil war.

Even the Bible of Christians and Jews (in the Old Testament) tells us that it is among siblings that the first crime of humanity happened: the fratricide of Cain on Abel. This is the original violence that finds its origin in the race for power, for recognition; God having refused Cain's offering and accepted Abel's, which caused in the former, hate, jealousy, pride and rebellion against the later. But what is even more serious in the case of Ali and Pascaline Bongo, is that added to this fratricide, there is the parricide Ali Bongo is committing to the memory of his "father". But for us Gabonese, who would like to live under the rule of law, not dependent on family intrigues; this fratricide is a further illustration of the need to rid the country of this family influence and restore Republican impulses that would not be subject to the moods of the relationship between the Bongo siblings. If the Jean Pings, Paul Tounguis and others who are in Ali Bongo’s crosshairs can help to this end, Gabon would only be better off. When André Mba Obame took this approach in 2009, many Gabonese did not see him coming and did not know how to interpret his methodology; in the confusion, going to say that he had made a deal with Ali "his brother." Today before the damage done by Ali Bongo, the Gabonese people must not make the same mistake. Mba Obame knew who Ali Bongo was, but the rest of us did not know him enough. This error must be repaired and Ali Bongo must be booted from power.

It would be unhealthy for us who want to remain faithful to republicanism to try to interpret this fratricide Ali-Pascaline Bongo in terms of good and evil or victim and executioner. No, it matters little to us. What is important for this blog is that the testimonies of people around these circles convince the Gabonese people of the grave danger that the country would be under if it continues to be led by Ali Bongo. Without lending virtues to Pascaline Bongo, we can here, looking at Ali Bongo’s governance of the past 5 years, already declare that he embodies in Gabon, the figure of evil and the symbol of a denier and a transgressor of the welfare and sovereignty of the Gabonese people.

This blog does not want the future of Gabon to depend on fratricidal rivalries and not Republican principles inherent to the condition of the average Gabonese citizen. It is our responsibility to observe this fratrice closely, but ask those who know the bottom of this case to join us in freeing Gabon of that family influence and to allow all Gabonese to have a voice in national affairs so that Gabon could finally enters the Republican modernity.


Version Française

Répondant récemment à une question du Journal l’Aube, Jean Ping a affirmé: «Pascaline a été longtemps humiliée par Accrombessi, elle ne doit pas accepter de participer à la destruction du pays par son frère, qui n’éprouve, cela dit, que du mépris à son égard. D’ailleurs, s’il ne dépendait que d’Ali, Pascaline et Toungui devraient disparaître. Ça, les Altogovéens doivent le savoir

Si les journaux de la presse gabonaise libre rapportaient de tels faits dans le vide, on pourrait se permettre d’émettre des doutes sur leur authenticité, tant les propos sont graves. Mais il se trouve que l’auteur de ces propos n’est autre que celui qui passa plus de 30 ans auprès d’Omar Bongo; qui aura eu deux enfants aujourd’hui adultes avec la fille d’Omar Bongo, Pascaline; qui connait bien les dessous et les secrets de la famille. Si Jean Ping s’exprime ainsi, c’est que les choses sont on ne peut plus gravissime!

Pour ce blog, nous ne pouvons faire le choix de considérer ces propos comme des chicaneries de famille. Ce serait une grave erreur de notre part, car les Jean Ping, Paul Toungui, et pourquoi pas Pascaline Bongo aujourd’hui, comme hier le fit André Mba Obame, sont en train de nous révéler qui est Ali Bongo et par voie de conséquence, quels sont les dangers que courent le pays entre ses mains. Quelqu’un capable de tuer sa sœur et ses beaux-frères, pour le pouvoir, n’a pas de limites dans le registre de la cruauté; retenez le, chers lecteurs. Que les petits émergents qui dandinent aujourd’hui s’amusent bien, leur tour viendra!

Ce qui se passe en ce moment dans les cercles de pouvoir au Gabon n’est pas sans nous rappeler, pour ceux qui ont étudié les classiques, les tragédies grecques. En effet, dans la mythologie grecque, dans l’énorme littérature qui s’en inspire, le fratricide se retrouve avec omniprésence dans les luttes pour le pouvoir. Les textes fondateurs de la littérature et philosophie grecque constituent une source quasi inépuisable de thèmes, d’images, de structures archétypales qui sont transposables à nos observations contemporaines. Lue et relue dans cette perspective, la littérature grecque devient un véritable palimpseste permettant de mieux comprendre des réalités contemporaines extrêmement complexes comme la déchirure qui se vit aujourd’hui chez les Bongo et dont Ping nous avertit qu’elle pourrait conduire à une guerre civile.

Même la bible des Chrétiens et des Juifs (dans l’ancien testament) nous dit que c’est au sein d’une fratrie qu’est advenu le premier crime de l’humanité: le fratricide de Caïn sur Abel. C’est la violence originelle qui trouve son origine dans la course pour le pouvoir, pour la reconnaissance; Dieu ayant refusé l’offrande de Caïn et accepté celle d’Abel, ce qui engendra chez le premier, haine, jalousie, orgueil et révolte contre le second. Mais ce qui est encore plus grave dans le cas d’Ali et de Pascaline Bongo, est qu’à ce fratricide, s’ajoute le parricide qu’Ali Bongo est en train de commettre envers la mémoire de son «père». Mais pour nous Gabonais, qui voudraient vivre dans un Etat de droit, ne dépendant pas des intrigues familiales; ce fratricide n’est qu’une illustration supplémentaire de la nécessité de sortir le pays de cette emprise familiale et lui redonner des élans républicains qui ne seraient pas soumis aux humeurs des rapports entre membres de la fratrie Bongo. Si les Jean Ping, Paul Toungui et les autres qui sont dans le collimateur d’Ali Bongo peuvent aider à cette fin, le Gabon ne s’en porterait que mieux. Quand André Mba Obame a fait cette démarche en 2009, beaucoup de Gabonais ne l’on pas vu venir et n’ont pas su interpréter son approche, allant dans la confusion, jusqu'à dire qu’il avait fait un deal avec Ali « son frère ». Aujourd’hui devant les dégâts d’Ali Bongo, les gabonais ne doivent pas faire la même erreur. Mba Obame savait qui était Ali Bongo, mais le reste d’entre nous ne le connaissait pas suffisamment. Il faut réparer cette erreur et chasser Ali Bongo du pouvoir.

Il serait malsain pour nous qui voulons rester fidèle au républicanisme d’essayer d’interpréter ce fratricide Ali-Pascaline Bongo en termes de bon et de méchant ou de victime et bourreau. Non, cela nous importe peu. Ce qui est important pour ce blog, est que les témoignages de personnes proches de ce milieu arrivent à convaincre les Gabonais du grave danger que coure le pays s’il continuait à être dirigé par Ali Bongo. Sans pour autant prêter des vertus à Pascaline Bongo, nous pouvons ici, au regard de la gouvernance d’Ali Bongo ces 5 dernières années, déjà déclarer que ce dernier incarne au Gabon, la figure du mal et le symbole d'un négateur, d'un transgresseur du bien-être et de la souveraineté des Gabonais.

Ce blog refuse que l’avenir du Gabon se joue sur des éléments rivalitaires fratricides et non sur les principes républicains inhérents à la condition du Gabonais moyen. Il nous revient d’observer ce fratricide de près, mais de demander à ceux qui connaissent les dessous de l’affaire, de se joindre au plus grand nombre et libérer le Gabon de l’emprise familiale afin de permettre à tous les Gabonais n’avoir voix au chapitre nationale et que le Gabon entre enfin dans la modernité républicaine.
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