English Version
A few days ago, the Gabonese news agency "Gabonews" revealed that a website affiliated with the Islamic State, was being hosted by Gabon, with a domain name of the suffix ".ga" administered by the ANINF (National Agency of Infrastructure and Digital Frequency), an agency of the Gabonese government, led by Alex Bernard Bongo, the brother of Ali Bongo.
When we know that the ANINF is forcing all Gabonese with a SIM card to register at its services for so called national security purposes, but for this blog certainly for a better way to spy on the Gabonese people; the same agency which said to be so concerned for the safety of Gabon and of the Gabonese people, did not know or did not want to know that it was hosting one of the Islamic State sites.
Following the article published by Gabonews, the member of the free Gabonese free civil society, Marc Ona Essangui, echoed that fact on his Facebook page, which led to a considerable amplification of the situation, causing a huge embarrassment for the Gabonese State, as the US Embassy in Gabon and the representation of the World Bank, have explicitly requested clarification from the Gabonese state. As a reward, the Gabonese intelligence services (B2), paid a little courtesy visit to Marc Ona Essangui; as if this situation was his responsibility. Finally, the Gabonese government did remove the site from its servers, while trying awkwardly to clear itself of any responsibility, arguing that the domain ".ga" though Gabonese, is open to all. This explanation is very uncomfortable and incompetent; let us explain:
It is not because Internet is a free communication tool and accessible to all that one can accept everything or that the responsibility of the hosting entity is not engaged in ensuring the security of the site contents, in the limits accepted by international law regarding freedom of expression. In the fight against terrorism, the legal responsibility of hosting companies is huge. For example, the videos of the Islamic State showing the execution by beheading of hostages, are carefully tracked by online video platforms on top of which is YouTube; to quickly remove them because these videos are deemed contrary to the interests and safety of the public. To successfully meet the security challenge, Google, the owner of YouTube, has set up an automatic reporting system controlled by sophisticated algorithms. But what control system the ANINF is equipped with to ensure that terrorist groups were not using their platforms? It's fine to send the B2 go try to intimidate Marc Ona Essangui, but that's not the way that the Gabonese domain name would be protected against terrorist users.
It is ironic that while Sidonie Flore Ouwe and Guy Bertrand Mapangou were distributing "disturbance of public order" at any attempt by free Gabonese to want to peacefully and in a republican manner express their civil rights; while the forces of repression are shooting with real bullets on peaceful demonstrators, going as far as killing Bruno Mboulou Mbeka; while students are incarcerated for a yes or a no, tortured and sodomized in detention; the Gabonese government, through its Internet media, was hosting sites that promote sadistic capital executions, a barbaric regression of community life and of tolerance of difference. While the services of B2 chased harmless students who demanded better study conditions, the Internet circuits of Gabon were used with impunity to convey a horror messages threatening millions of people.
The ANINF and the Gabonese government failed in their responsibilities, but they will never have to pay for it because that's how it is in the land of the Bongos. When we consider that element of the Presidency of Gabon spend whole days spying on and insulting the free Gabonese on Facebook, we understand why these failures and irresponsibilities in their role of protection of state property such as the public domain ".ga".
Version française
Il y a quelques jours, l’organe de presse gabonais « Gabonews » révélait qu’un site internet affilié à l’Etat Islamique, était hébergé par le Gabon, avec un nom de domaine ayant pour suffixe « .ga » administré par L’ANINF (Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences), une agence du gouvernement gabonais, dirigée par Alex Bernard Bongo, le frère d’Ali Bongo.
Quand on sait que l’ANINF est en train de forcer tout Gabonais muni d’une carte SIM, à se faire enregistrer dans ses services, à des fins dites de sécurité nationale, mais pour ce blog afin de certainement mieux espionner et ficher les Gabonais; cette même agence qui se dit tant préoccupée par la sécurité du Gabon et des Gabonais ne savait même pas, ou ne voulait pas savoir, qu’elle hébergeait un des sites de l’Etat Islamique.
Suite à l’article publié par Gabonews, l’acteur de la société civile libre gabonaise, Marc Ona Essangui, a répercuté cet état de fait sur son mur Facebook, ce qui a entrainé un ébruitement considérable de la situation, causant un énorme embarras pour l’Etat Gabonais, vu que l’Ambassade des USA au Gabon et la représentation de la Banque Mondiale auraient explicitement demandé des explications à l’Etat Gabonais. En récompense, les services gabonais de contre ingérence (B2), ont rendu une petite visite de courtoisie à Marc Ona Essangui ; comme si c’était à lui que revenait la responsabilité de cette situation. Finalement, l’Etat Gabonais a supprimé ce site de ses serveurs, tout en essayant de se dédouaner maladroitement de toute responsabilité, arguant que le domaine « .ga » bien que Gabonais, soit ouvert à tous. Cette explication est ce qu’il y a de plus maladroit et de plus incompétent; nous nous en expliquons:
Ce n'est pas parce qu'Internet est un outil de communication libre et accessible à tous que l'on peut tout accepter ou que la responsabilité des hébergeurs n’est pas engagée dans la garantie de la sécurité du contenu des sites, dans les limites acceptées par le droit international à propos de la liberté d’expression. En matière de lutte contre le terrorisme, la responsabilité juridique des hébergeurs est énorme. A titre d’exemple, les vidéos de l’Etat islamique montrant les exécutions par décapitation de leurs otages, sont minutieusement traquées par les plateformes de vidéo en ligne, en tête desquelles se trouve YouTube; afin de rapidement les retirer, car ces vidéos sont jugées contraires à l’intérêt et à la sécurité du grand public. Pour parvenir à relever le défi sécuritaire, Google, le propriétaire de YouTube, a mis en place un système de signalement automatique contrôlé par des algorithmes perfectionnés. Mais de quel système de contrôle s’est muni l’ANINF pour s’assurer que des groupes terroristes n’utilisaient pas ses plateformes? C’est bien beau d’envoyer le B2 aller tenter d’intimider Marc Ona Essangui, mais ce n’est pas de cette façon que le nom de domaine gabonais sera protégé contre des utilisateurs terroristes.
Il est ironique de constater qu’au moment où Sidonie Flore Ouwé et Guy Bertrand Mapangou distribuent des « troubles à l’ordre public » à la moindre tentative des Gabonais libres de vouloir exprimer pacifiquement et républicainement leurs droits civiques; au moment où les forces de répression tirent à belles réelles sur les manifestants pacifiques, allant jusqu'à tuer Bruno Mboulou Mbeka ; au moment où des étudiants sont incarcérés pour un oui ou pour un non, torturés et sodomisés en détention ; l’Etat gabonais, par ses supports internet, est l’hôte de sites qui font la promotion d’exécutions capitales sadiques, d'une régression barbare de la vie en communauté et de la tolérance de la différence. Pendant que les services du B2 pourchassaient d’inoffensifs étudiants qui ne demandaient que de meilleures conditions d’études, les circuits internet du Gabon étaient utilisés impunément pour véhiculer un message d’horreur mettant en danger des millions de personnes.
L’ANINF et l’Etat gabonais ont manqué à leurs responsabilités, mais n’auront jamais à en payer le prix car c’est comme ça au pays des Bongo. Quand on sait que des éléments de la Présidence de la République Gabonaise passent des journées entière à espionner et insulter les gabonais libres sur Facebook, on comprend mieux pourquoi tant de déliquescence et d’irresponsabilité dans l’exercice de leur fonction de protection du bien étatique commun qu’est le nom de domaine « .ga ».